Palazo Real de Aranjuez, fantaisie baroque dans les rives du Jage
Inspiré par l'esprit des lumières, la résidence royale et les jardins qui s'étirent sur les berges d'Aranjuez créent un équilibre mélodieux entre la nature et l'homme : un paysage culturel du XVIIIè classé
par l'unesco.
Cette harmonie n'a pas échappé à Joaquin Rodrigo lorsqu'il a composé son célèbre Concierto de Aranjuez, en 1939. Revenant sur ce que qui fit le succès de son adagio, le musicien assura qu'il n'avait fait que
restituer "les fragrances des magnolias, le chant des oiseaux, et les ruissellements des fontaines". Entre les cours d'eau et le tracé d'immenses plantations couvrant 300 ha, l'alchimie est perceptible, du
jardin de la Isla, lové dans les bras du Tage et de la Ria, à celui du prince, qui borde le fleuve, ponctué de sculptures et de bassins richement ornés. Edifié au fond du parc dans l'espoir des pavillons
versaillais, le Casa des Labrador est un contrepoint de choix à la beauté du palais. Commencée par Philippe II et achevé par Charles III, l'architecture éclectique du Palazzo Real marie avec félicité baroque
et rococo, parterre à la française et bosquets dans la veine anglaise... Derrière la façade alliant brique rouge et pierre blanche de la résidence d'été chérie des Habsbourg, des salles emplies d'antiquités ont
à leurs murs des toiles de maîtres espagnols et italiens, des tapisseries flamandes. Les pièces les plus admirables sont la salle de Trône, le fumoir maure influencé par l'Alhambra et le salon chinois produit
par la Manufacture royale des Porcelaines du Buen Retiro.